EXIGEONS UN CESSEZ-LE-FEU IMMEDIAT

déclaration du Bureau National de l’ARAC du 10 mai 2022

Villejuif, le 10 mai 2022

EXIGEONS UN CESSEZ-LE-FEU IMMEDIAT

L’agression de l’Ukraine par Poutine et la guerre qu’elle a générée n’est pas celle des peuples d’Europe. C’est d’abord une guerre impérialiste avec le rôle de l’OTAN pour la maitrise des ressources naturelles, de voies de communication stratégiques et de zones d’influence géopolitique…

L’intervention de l’armée Russe en Ukraine était et demeure illégitime face au droit international. Exprimer sa solidarité auprès des populations victimes de ce conflit demeure indispensable.

Cette guerre menace la sécurité de l’Europe et du monde. Le risque d’une escalade incontrôlable augmente chaque jour. Il faut que cesse les intimidations, les provocations, les menaces. La situation est d’une extrême gravité. De plus, tout élargissement de l’OTAN augmenterait les risques d’aggravation du conflit.

Les présidents Ukrainien et Russe doivent trouver le chemin de la négociation et de la paix.

Rechercher les causes réelles et profondes de cette guerre, avec un esprit de responsabilité et d’équité, en ne cédant pas servilement à l’hystérisation médiatique atlantiste ambiante ou antirusse est un besoin indispensable pour freiner l’escalade. La Commission Européenne (non élue) et l’OTAN doivent arrêter d’ajouter de l’emballement militaire et de mener une guerre par procuration.

L’ARAC demande à ce que cesse immédiatement l’envoi de matériel militaire sous peine de considérer la France comme cobelligérante. La solution à ce conflit ne doit pas être militaire mais diplomatique. Il y a urgence à arrêter les combats et ouvrir des négociations sous l’égide de l’ONU ; la France pourrait proposer une conférence internationale pour toute l’Europe sur le règlement des conflits, la sécurité en Europe, le désarmement nucléaire, la paix, les coopérations nécessaires à la préservation de la planète.

Il faut, aujourd’hui, plus que jamais faire respecter la Charte des Nations Unies qui garantit la paix et la sécurité dans le monde, la souveraineté de chaque peuple.

Ainsi donc l’ARAC exige :

. Le respect du droit international et de la Charte des Nations Unies

. La signature et la ratification du Traité du 7 juillet 2017 visant à interdire l’utilisation et la prolifération des armes nucléaires

. Un désarmement universel

. Le retrait de la France de l’OTAN et qu’elle agisse pour sa dissolution (OTAN structure illégale au regard du droit international)

Pour l’ARAC, la seule voix est celle de la paix, et nous devons nous rassembler pour faire entendre la voix de toutes celles et tous ceux qui sont épris de justice, du respect des peuples, d’égalité.

La paix, c’est le seul chemin pour garantir l’avenir de l’humanité et de la planète.

L’ARAC appelle au cessez-le-feu immédiat

et à l’ouverture de négociations

Le Bureau National

DEBAT INTERNATIONAL : SANCTIONS CONTRE LE MALI, UN PEUPLE DEBOUT

Sanctions contre le Mali

Un peuple debout

Par Bassirou Diarra (1)

La chute du Président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) et de son régime n’a eu pour seule réponse des dirigeants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) que de dégainer une série de sanctions contre notre pays, contre notre peuple avec notamment, la fermeture des frontières, un blocus économique, commercial et financier.

Le communiqué de la CEDEAO daté du 19 Août 2020, les résolutions du sommet extraordinaire virtuel des chefs d’Etats de l’organisation Ouest-Africaine, du 20 Août 2020, relèvent plus d’un combat d’arrière garde mis en place par des chefs d’Etats aux abois, prêts à tout pour sauver leurs propres pouvoirs, honnis par les peuples.

Pour ce qui est de la Guinée et de la Côte d’Ivoire, les deux chefs d’Etats ont trahi leurs serments en briguant un troisième mandat après un tripatouillage des Constitutions de leurs pays. De véritables coups d’Etats déguisés.

Alassane Dramane Ouattara et Alpha Condé ont décidé de se maintenir au pouvoir, refusant l’alternance, sans provoquer l’indignation, la protestation, la condamnation du Club des Chefs d’Etats de la CEDEAO.

En préconisant des mesures discriminatoires, drastiques contre le Mali, en cherchant à étouffer notre peuple, les dirigeants de la CEDEAO, devraient avoir à l’esprit qu’ils ont à faire au pays du Président Modibo Keïta : le Mali. Un grand pays, un grand peuple, fier, digne, combatif.

Nous sommes les héritiers d’un grand homme d’Etat qui a dû affronter les coups tordus de la France et de plusieurs pays voisins. Après notre souveraineté acquise, Modibo Kéita et ses compagnons ont su (en huit ans) bâtir une Nation, construire de nombreuses unités industrielles, réaliser de grandes infrastructures. Toutes choses qui faisaient à l’époque la fierté de l’Afrique. Nous devons nous en inspirer.

La page IBK est tournée. Notre peuple, avec à sa tête un groupe d’officiers de l’armée malienne, a pris son destin en main mettant fin ainsi à sept ans de gouvernance corrompue.

Rien n’arrêtera la détermination de notre peuple à construire un Mali nouveau. Un Mali de paix, de justice sociale, de progrès économique. Un Mali démocratique, républicain et solidaire.

Les gesticulations des dirigeants de la CEDEAO n’intimideront pas notre peuple qui avec courage, détermination et dignité, s’aura résister aux ingérences d’où qu’elles viennent.

Si les provocations et autres mesures discriminatoires contre notre pays devaient perdurer, le retrait du Mali de la CEDEAO pourrait s’imposer. Notre pays frère voisin, la Mauritanie, n’en est pas membre. Il ne s’en porte pas si mal.

L’espoir est grand de voir notre pays retrouver sa grandeur, son aura d’antan.

L’heure est au rassemblement de toutes les forces vives de la Nation pour construire un Mali moderne et démocratique, pour répondre aux aspirations de notre peuple.

Nous disposons de ressources pour relever le défi.

Bassirou Diarra

(1) Ancien Secrétaire Général Adjoint de la Présidence de la République du Mali

Commandeur de l’Ordre National du Mali

Chevalier de la Légion d’Honneur de France.

Netanyahou sur la touche ? de J.P Delahaye

Netanyahou sur la touche ?

Le président israélien Reuven Rivlin a chargé le dirigeant centriste Benny Gantz, rival du Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, de former un nouveau gouvernement, avec l’objectif de sortir le pays d’une longue crise politique et de faire face au coronavirus.

A l’issue des élections législatives du 2 mars, les troisièmes en moins d’un an, le Likoud, parti de droite de Netanyahu a obtenu le plus grand nombre de sièges : 36 sur les 120 du Parlement, contre 33 pour la formation « Bleu-Blanc » de Benny Gantz.

Mais au terme de consultations dimanche avec les représentants des partis élus au Parlement, 61 députés ont recommandé Benny Gantz au président israélien, contre 58 pour le sortant, Netanyahu. « C’est pourquoi je vous confie cette opportunité de former un gouvernement », a déclaré Rivlin s’adressant à Benny Gantz, ex-chef d’état-major des armées, âgé de 60 ans.

Netanyahu, 70 ans, est le premier chef de gouvernement de l’histoire du pays à être mis en examen en cours de mandat. Il est poursuivi pour corruption, malversation et abus de confiance dans trois affaires et son procès doit s’ouvrir en mai. « Je vais tout faire pour former en un minimum de jours un gouvernement national, patriotique et aussi large que possible », a affirmé Gantz en appelant dans un discours à « l’unité » et en invitant les chefs des différents partis à se joindre à lui.

« Il est temps que les chefs de partis, en particulier le Likoud, décident s’ils veulent emprunter la voie de l’unité », a-t-il dit, soulignant qu’il « fallait absolument éviter une quatrième élection ». Il a 28 jours pour présenter son gouvernement.

Cinq nouveaux cas de contamination ont été enregistrés en Israël, portant à 255 le nombre total des cas. De plus, des dizaines de milliers de personnes sont confinées.

Pour le commentateur politique Nahum Barnea, « le coronavirus est la clé d’un accord ». « Si les prévisions pessimistes sont correctes, la chose intelligente à faire (pour Benjamin Netanyahu) est de prendre acte et de s’asseoir à côté de ‘Bleu-Blanc’ dans un gouvernement. »

En Israël, il est nécessaire d’être soutenu par 61 des 120 membres du Parlement pour constituer un cabinet. A l’issue des précédentes élections d’avril et septembre 2019, aucun bloc n’était parvenu à atteindre ce seuil.

Gantz a obtenu le soutien de la « Liste unie » des partis de la minorité arabe israélienne (15 sièges) ainsi que celui du parti de droite nationaliste laïque Israël Beiteinou d’Avigdor Lieberman. A l’issue des deux précédents scrutins, il avait refusé de participer à un gouvernement dirigé par Netanyahu, en raison de l’inculpation de ce dernier.

Benjamin Netanyahu clame son innocence et se dit victime d’une « chasse aux sorcières ». Son procès a été reporté au 24 mai au vu de la propagation du coronavirus et selon les instructions limitant le travail des tribunaux.

JPD

USA/Election présidentielle Biden se rapproche de l'investiture démocrate

Joe Biden a empoché de larges succès face à Bernie Sanders dans les trois primaires démocrates de Floride, Illinois et Arizona.

L’ex vice-président d’Obama, de centre droit, a creusé ainsi un écart quasi définitif avec son rival dans la course à l’investiture du parti pour l’élection présidentielle américaine de novembre prochain. Joe Biden a engrangé une série de victoires décisives, devançant Bernie Sanders de près de 40 points de pourcentage en Floride, de plus de 20 points en Illinois et 10 en Arizona.

Le triomphe de Joe Biden dans les trois Etats en jeu semble indiquer que les démocrates sont prêts à s’unir derrière un candidat très consensuel pour se focaliser sur le scrutin du 3 novembre face au locataire de la Maison-Blanche, alors que le marathon des primaires démocrates va marquer une pause de plusieurs semaines sans vote.

Ces gains de l’ancien vice-président de Barack Obama alimentent aussi les questions sur l’avenir de la campagne de Bernie Sanders. De hauts représentants du Parti démocrate se sont inquiétés d’un scénario identique à 2016, quand la lutte prolongée et cinglante entre le sénateur du Vermont et Hillary Clinton a selon eux « contribué à la défaite surprise de cette dernière face à Donald Trump lors du scrutin présidentiel ». Le programme de Bernie Sanders gène incontestablement les riches milliardaires du parti démocrate qui voient d’un meilleur œil le tiède Biden à la Maison-Blanche et ne manquent pas de faire pression sur son rival pour qu’il jette l’éponge…

A la proclamation des résultats, s’exprimant sur un ton austère depuis son domicile dans l’Etat du Delaware, Joe Biden, 77 ans, a déclaré que l’épidémie de coronavirus nécessitait un leadership de la part de la Maison Blanche et lancé un appel aux nombreux jeunes soutenant Bernie Sanders. « Je sais ce que nous devons faire », a-t-il dit. « Laissez-moi dire en particulier aux jeunes électeurs qui ont été inspirés par le sénateur Sanders : je vous entends. Je sais ce qui est en jeu. Je sais et mes objectifs en tant que candidat à la présidence sont d’unifier ce parti et ensuite d’unifier la nation ». Il n’a toutefois pas précisé s’il reprendrait à son compte les volets économiques, sociaux et éducatifs du sénateur du Vermont.

Joe Biden a été soutenu par un large éventail d’électeurs démocrates et indépendants, d’après les sondages de sortie des urnes réalisés par l’institut Edison Research. Les électeurs âgés de 18 à 44 ans représentent la seule catégorie démographique majeure ayant soutenu Bernie Sanders en Floride et en Illinois. Une enquête d’opinion du même institut montre par ailleurs qu’une majorité d’électeurs démocrates et indépendants ayant voté font davantage confiance à Joe Biden qu’à Bernie Sanders, pour gérer une crise majeure.

La Floride, où Trump avait devancé Clinton de justesse en 2016, était le principal enjeu de cette étape des primaires, avec 219 délégués à attribuer.

En dépit des craintes à travers le pays, liées à l’épidémie de coronavirus qui a provoqué l’interdiction des rassemblements publics importants et le report de la primaire dans l’Ohio qui était également prévue, la participation en Floride a été supérieure à celle des primaires de 2008 et 2016, selon les estimations de l’institut Edison Research. Biden était crédité d’au moins 104 délégués contre 36 pour Sanders en prenant en compte la Floride et l’Illinois, tandis que plus d’une centaine de délégués restaient à attribuer.

L’ancien vice-président a pris les commandes de la course à l’investiture démocrate au cours des deux semaines écoulées, dépassant Bernie Sanders lors du « Super Tuesday » du 3 mars avant de lui infliger un revers majeur dans le Michigan. Certes rien n’est encore définitif, d’autant que face à l’épidémie de coronavirus, plusieurs Etats ont reporté la tenue de leur primaire, parmi lesquels la Géorgie (scrutin initialement prévu le 24 mars), la Louisiane (4 avril), le Maryland (28 avril) et le Kentucky (19 mai).

JP Delahaye

Quel pourtour pour l’accord syro-kurde ?

Une contribution de Monsieur Jihad WACHILL sur la situation en Syrie.

En l’état actuel des choses, les termes exacts de l’accord entre les autorités syriennes et le PYD (principal parti kurde syrien), qui scelle sous auspices russe l’engagement de l’armée syrienne en soutien aux Kurdes syriens contre l’invasion turque du nord de la Syrie, ne sont pas connus. Mon propos n’est donc qu’une exégèse du peu d’informations qui ont filtrées autour de ces négociations.

Le départ des soldats occidentaux du sol syrien :

Le passage des Kurdes syriens sous orbite occidentale et l’installation de bases militaires US, britanniques ou françaises sur le sol syrien avec l’aval des Kurdes, était jusque là la principale pierre d’achoppement entre les autorités syriennes et le PYD. Il s’agissait même pour Damas d’un préalable non-négociable à toute discussion sérieuse.

Sur ce point, il est probable que les autorités syriennes aient obtenu satisfaction sur toute la ligne. Les USA en ont pris acte, et évacué la majeure partie de leurs soldats du sol syrien. Le gouvernement français fait par contre mine de ne pas comprendre que sa présence militaire n’est plus souhaitée, tentant de faire passer pour actions ses gesticulations.

Toutefois, cet accord se heurte à une difficulté : ce qu’il reste de troupes occidentales semble se regrouper dans les champs pétrolifères autour de Deir-Ezzor. Et il n’est pas certain qu’elles les quittent de bonne grâce…

La restitution des champs pétroliers aux autorités syriennes :

C’est le second point sensible des relations entre Damas et les Kurdes syriens ces dernières années. Et la raison pour laquelle la manœuvre occidentale actuelle peut être vue comme destinée à tenter de saboter l’accord syro-kurde en rendant un de ses points essentiels impossible à mettre en œuvre.

Ces champs pétrolifères se trouvent pour l’essentiel dans la région de Deir-Ezzor. Il s’agit de secteurs où les Kurdes ne représentent qu’une part infime de la population et qui ont été occupés par eux (via les FDS), stimulés par les Occidentaux, en profitant de l’effondrement de Daesh devant l’offensive syrienne pour lever le siège de Deir-Ezzor.

En plus de ce secteur, il semblerait que l’accord syro-kurde prévoie la restitution de Raqqa et ses environs, voire d’autres secteurs comme Mandjib, aux autorités syriennes. Les troupes syriennes semblent déjà être en train de s’y redéployer.

Une reconnaissance de facto de l’autonomie kurde, réduite toutefois à un périmètre plus modeste ?

De ce qui ressort des déclarations du PYD en marge comme après la signature de l’accord syro-kurde, cet accord ne met pas fin à leur autonomie de facto. Il ne s’agirait donc pas d’une « capitulation », contrairement à ce que peuvent laisser supposer nos médias. Il est probable qu’il en réduise toutefois le périmètre, sur le plan territorial comme décisionnel.

Sur le plan territorial, il est probable que les secteurs où les Kurdes sont minoritaires et actuellement sous leur contrôle soient restitués à l’autorité du gouvernement syrien. Par exemple la partie du gouvernorat de Deir-Ezzor actuellement sous leur contrôle, l’essentiel du gouvernorat de Raqqa, Mandjib, ou encore de secteurs de Hassaké et Qamichli.

Sur un plan décisionnel, les Kurdes renonceraient à toute velléité d’indépendance, ou encore à la politique de « kurdisation » forcée de l’enseignement dans la zone restant sous leur contrôle. Une politique très mal vécue par les populations non-kurdes de cette zone et qui a contribué à y tendre les relations intercommunautaires, au passage.

De plus, un certain nombre de prérogatives seraient du ressort de l’Etat syrien (surtout celles régaliennes, le contrôle des frontières par exemple), « partagées » ou soumises peu ou prou à son autorisation.

L’Europe accuse Orban

Dans un rapport accablant le Conseil de l’Europe pointe le traitement inhumain des migrants en Hongrie. Orban, le Premier ministre hongrois, grand ami de Trump et de Marine Le Pen, est accusé de violation des droits de l’homme, non-respect de l’Etat de droit, restriction des libertés et xénophobie.

« Il y a urgence, en Hongrie, à s’occuper de la violation des droits humains et du non-respect de l’Etat de droit, qui concerne tant la restriction des libertés pour la société civile, que l’indépendance de la justice, l’égalité hommefemme et le sort des immigrés ». C’est la conclusion d’un rapport de 37 pages, sans concession, assorti de 167 recommandations, que Dunja Mijatovic, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, a rendu public mardi 21 mai.

La responsable bosnienne s’est rendue à Budapest en février, alertée notamment par le discours récurrent des autorités sur les réfugiés et les migrants. La commissaire européenne en poste depuis avril 2018, a invité le gouvernement hongrois à « abandonner sa rhétorique et les campagnes qui attisent les comportements xénophobes ». D’autant, indique-t-elle, que l’on ne peut plus parler d’une situation de crise, compte tenu du nombre actuel de demandeurs d’asile en Europe, et singulièrement en Hongrie, où les premières dispositions très restrictives ont été adoptées en 2015.

La commissaire du Conseil de l’Europe – une organisation basée à Strasbourg de 47 membres dont la Russie et les pays de l’UE – réclame d’urgence un examen correct des demandes, conformément aux règles du droit international, alors que les requérants sont actuellement cantonnés dans deux zones de transit. Ils sont systématiquement placés en détention – y compris les enfants –, souvent privés de nourriture – « un traitement inhumain » – et leurs demandes font l’objet d’un refus presque systématique. « Je suis aussi profondément préoccupée par les indications répétées quant à l’usage excessif de la violence durant les déplacements forcés d’étrangers », ajoute la juriste.

Un comportement liberticide

La stigmatisation, l’intimidation et la criminalisation d’organisations non gouvernementales et de défenseurs des droits humains par le pouvoir liberticide du néo-fasciste Orban constituent un autre grief de la commissaire, ancienne représentante de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe pour la liberté des médias. En Hongrie, de récentes dispositions légales concernant les ONG, « extrêmement vagues et arbitraires » ne viseraient qu’à paralyser leurs activités et leur financement, relève Dunja Mijatovic, évoquant « un processus alarmant ».

Le rapport se penche également sur la situation des femmes dans la société hongroise. Il regrette la représentation « étonnamment faible » des femmes dans le personnel politique, où elles sont souvent cantonnées aux questions familiales. Des dispositions récemment adoptées visent, plus généralement, à les réduire au rôle de mère de plusieurs enfants, souligne la commissaire, qui déplore ce « recul, ces stéréotypes et cette instrumentalisation », renforcés en outre par le système éducatif. La commissaire a relevé également que 28 % des Hongroises de plus de 15 ans ont fait l’expérience de violences physiques ou sexuelles. Le gouvernement est invité à ratifier la Convention d’Istanbul sur la violence faites aux femmes ou à introduire l’absence de consentement dans la définition légale du viol…

Le gouvernement Orban a adressé une réponse de 18 pages à la commissaire européenne Mijatovic. Selon le quotidien du soir « Le Monde » il reconnaît que « le rapport contient plusieurs remarques pertinentes » mais que certains points « nécessitent des clarifications et des informations supplémentaires », car la Hongrie « remplit toutes ses obligations internationales concernant le maintien des droits humains des demandeurs d’asile et des réfugiés ». Jusqu’alors les dirigeants européens font la sourde oreille aux recommandations de la commissaire.

JP Delahaye

TRUMP REMPILE

Le locataire de la Maison-Blanche veut renouveler son bail Mardi 18 juin à Orlando en Floride, il a donné officiellement le coup d’envoi de sa campagne pour l’élection de 2020.

Sous les cris d’une foule enthousiaste il a repris ses thèmes favoris de 2016 en attaquant avec violence les démocrates accusés de vouloir « détruire le rêve américain. » Fidèle à son style provocateur il a promis « un séisme dans les urnes (…), nous y sommes arrivés une fois, nous y arriverons encore. Et cette fois nous allons finir le travail. » a-t-il vociféré !

« Quatre ans de plus ! Quatre ans de plus ! », reprenaient régulièrement ses soutiens dans la salle de l’Amway Center, rythmant un discours à la tonalité nationaliste très agressive dans lequel il a de nouveau dénoncé l’immigration clandestine et promis de défendre les travailleurs américains face à la concurrence étrangère jugée déloyale.

Faisant huer tour à tour les médias « fake news », sa rivale en 2016 Hillary Clinton, Barack Obama ou encore l’enquête du procureur spécial Robert Mueller, il a accusé ses adversaires politiques d’être « guidés par la haine », ciblant la vingtaine de candidats démocrates qui espèrent lui ravir la Maison-Blanche. « Voter pour un démocrate,  quel qu’il soit, en 2020, c’est voter pour la montée du socialisme radical et la destruction du rêve américain », a-t-il martelé.

Celui qui s’est présenté en 2016 comme le candidat antisystème et anti-élites semble déterminé à conserver le ton et la posture. Un discours qu’une grande partie d’américains entend notamment les « laissés pour-compte » qui lui ont assuré la victoire. Cette base fidèle constituera l’un de ses atouts pour tenter de décrocher un second mandat en 2020.

Sur le bilan, le milliardaire américain, a mis en avant les bons chiffres de ce qu’il appelle « l’économie Trump ». Il s’ appuie une croissance élevée (3%) qui pourtant ne bénéficie qu’aux plus riches, aux  banques et grandes entreprises…

Il a aussi réitéré ses positions connues sur l’Iran et Israël, en défendant sa décision emblématique sur le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. « Nous avons renoué le lien d’amitié avec notre cher allié, l’Etat d’Israël », a-t-il déclaré sous les applaudissements.

Sur l’Iran, Trump, le va-t-en guerre, a de nouveau dénoncé l’accord « désastreux » sur le nucléaire iranien dont il a retiré les Etats-Unis en 2018, claironnant avoir « imposé les sanctions les plus dures jamais appliquées contre le premier Etat parrain du terrorisme dans le monde ».

Et comme le ridicule ne tue pas il a juré dans la foulée que sous son mandat, les Etats-Unis viendraient à bout du cancer, du sida et prépareraient la voie pour envoyer des Américains sur Mars…

En 2016, l’ex-magnat de l’immobilier a été, grâce à des victoires cruciales dans une poignée d’Etats clés, propulsé à la Maison-Blanche avec, sur l’ensemble du pays, près de trois millions de voix de moins que sa rivale démocrate, la milliardaire, Hillary Clinton. Or la voie s’annonce étroite si l’on en juge par les élections de mi-mandat, qui ont montré un retour en force des démocrates dans la « Rust Belt » industrielle, où règne un fort sentiment de déclassement social. Selon certains économistes un retournement de conjoncture économique n’est pas non plus à exclure… Les primaires démocrates vont être déterminantes car l’échiquier est vaste qui va du centre droit de Joe Baiden au candidat à la Maison-Blanche et socialiste revendiqué Bernie Sanders qui n’a pas manqué de répliquer, à Trump, lui reprochant notamment de ne pas avoir évoqué les inégalités sociales. Car c’est bien sur ce registre que les élections risquent de se jouer. Les questions des salaires, de la gratuité des études, du droit des femmes, de l’écologie sont au cœur des préoccupations des américains . Cette fois il faudra s’adresser au peuple autant qu’aux élites hollywoodiennes !

JP DELAHAYE

Rappel : réunion d’information sur la persécution des Rohyngias en Birmanie – 27 avril 2019 – Paris

                              LE 27 AVRIL 2019 de 14 h à 17 h 30

                         A LA BOURSE DU TRAVAIL

                                salle Henaff

                          29 Boulevard du Temple

                                      PARIS 3è

     REUNION D’INFORMATION SUR LA PERSECUTION

                       DES ROHYNGIAS EN BIRMANIE

DROIT-SOLIDARITE EN PARTENARIAT AVEC :

L’ARAC – La Ligue des Droits de l’Homme – Le Mouvement de la Paix – le MRAP

Sous la pression du peuple, le clan Bouteflika est contraint de reculer… pour mieux sauter ? La société algérienne réclame d’autres choix

Algérie

Sous la pression du peuple le clan Bouteflika est contraint de reculer…Pour mieux sauter ? La société algérienne réclame d’autres choix.

Il renonce ! Après plusieurs semaines de manifestations inédites contre sa 5e candidature à l’élection présidentielle, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé, lundi 11 mars, qu’il renonçait à se présenter et le report du scrutin présidentiel, prévu le 18 avril. Un remaniement gouvernemental a également eu lieu. Dans un message à la Nation, le vieillard impotent, affaibli par la maladie au point de ne pouvoir quasiment plus s’exprimer, a précisé, dans sa lettre, que la présidentielle aura lieu « dans le prolongement d’une conférence nationale » chargée de réformer le système politique et d’élaborer un projet de Constitution d’ici fin 2019.

Le pouvoir a craqué sous la pression pacifique et responsable de la rue et alors que l’armée, après plusieurs jours de valse-hésitation, se tient, pour le moment, par la voix de son commandant en chef, dans une bienveillante attitude.

Résultat de plusieurs semaines de mobilisation des jeunes et des anciens, des hommes et des femmes -voilées et non voilées- unis dans les mêmes cortèges, des ouvriers, des cadres et des journalistes, des avocats, la nouvelle du recul provisoire du clan Bouteflika, s’est très vite répandue. Les rues d’Alger et des grandes villes du pays se sont remplies d’une foule hétéroclite en liesse mais également consciente du chemin qu’il reste à parcourir. D’ailleurs, à l’heure où nous écrivons ces lignes des manifestations se poursuivent. Beaucoup craignent une tentative de reprise en main du pouvoir. Les étudiants sont de nouveau dans la rue pour dénoncer une « ruse » de Bouteflika… Reculer pour mieux sauter en quelque sorte. Car l’expiration de son mandat, n’interviendra que le 28 avril 2019. « En reportant l’élection, Bouteflika prolonge son mandat le temps d’organiser sa sortie et la préservation du pouvoir de son clan » accusent les algériens.

L’opposition, quant à elle, semble toujours aussi divisée et incapable d’apporter des solutions. Si le boycott de la conférence nationale est envisagé par certains, aucune stratégie ne se dégage pour mener l’Algérie sur le chemin d’un quelconque renouveau. D’ailleurs, les principaux opposants sont tous d’anciens caciques du pouvoir, ministres ou ex qui cherchent à se recycler ! Alors attention, l’histoire récente à montrer que les printemps arabes pouvaient conduire à l’installation ou au renforcement de pouvoir religieux radicaux. Abderrazak Makri, l’actuel président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), un parti islamiste, qui se voit déjà en « Erdogan algérien », cherche à fédérer tous les courants islamistes en jouant sur la carte nationaliste…Tout un programme !!

Certes, les algériens ont déjà été échaudés par dix ans « d’années de plomb » avec le Front islamique du Salut (FIS) au pouvoir, mais l’heure est à la vigilance et après cette première victoire le plus dur commence. Les algériens doivent rester maître de leur destin

JP Delahaye

Netanyahou prêt à tout Le premier ministre israélien s’allie avec les pires extrémistes fascistes pour s’assurer la victoire aux législatives d’Avril.

Le premier ministre israélien s’allie avec les pires extrémistes fascistes pour s’assurer la victoire aux législatives d’Avril.

On le savait sans scrupules et prêt à tout pour se maintenir lui et son parti, le Likoud, au pouvoir. Là, le premier ministre israélien fait encore plus fort ! À quelques semaines des législatives qui pourraient lui ouvrir la voie à un cinquième mandat et alors qu’il risque une mise en examen par la justice de son pays, Benjamin Netanyahou fait le constat que « la partie n’est pas gagnée ». Lundi 4 mars, lors du lancement de sa campagne à Ramat Gan, près de Tel Aviv, il a alerté ses partisans, soulignant que le scrutin à venir n’était « pas dans la poche ».

En dix ans, Benjamin Netanyahou n’a jamais été en aussi mauvaise posture dans les sondages. Selon The Times of Israël, l’alliance centriste, très proche de la droite quand même, « Bleu et blanc », dirigée par l’ancien général Benny Gantz, remporterait davantage de sièges à la Knesset que le Likoud si le scrutin avait lieu aujourd’hui. Le résultat pourrait être encore pire si Netanyahou était mis en examen avant le vote. Dans ce cas, il pourrait se trouver dans l’impossibilité de former une coalition majoritaire.

Alors, pour s’assurer coûte que coûte une majorité à la Knesset, le parlement israélien, le chef de la droite, a fait un pacte avec le diable en scellant un accord avec l’extrême droite israélienne la plus radicale, considérée par les observateurs du monde entier comme néo-fascistes. La droite des disciples de Meir Kahane, décédé aujourd’hui, un rabbin de Brooklyn fondateur de la Ligue de défense juive puis du parti suprémaciste Kach en Israël qui prône entre autres précepte l’expulsion des Palestiniens, l’interdiction des relations sexuelles avec des non-juifs, la destruction de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem etc… De son vivant, le Premier ministre, Menahem Begin, fondateur de l’historique formation de droite (Likoud), voyait en lui un « fou, un homme dangereux, qui aurait pu nous conduire au désastre ».

Selon le correspondant du quotidien Libération à Tel-Aviv la presse israélienne aurait écrit à propos de l’initiative de Netanyahou :« Promesses de ministères à la clé, il a forcé la fusion du Foyer juif avec le groupuscule « kahaniste » Otzma Yehudit (Puissance juive). Objectif ? Faire l’appoint avec les voix des « judéo-fascistes » et ouvrir grand les portes du Parlement au « Ku Klux Klan juif. » Tout un programme !

Pour faire bonne mesure et donner des gages aux plus radicaux de ses potentiels électeurs, le Premier ministre en campagne s’est engagé à ne jamais évacuer les colonies juives. « Nous sommes opposés totalement à tout démantèlement de localités juives », en Cisjordanie, a-t-il déclaré. Pour mémoire, l’occupation de la Cisjordanie depuis plus de 50 ans et la colonisation sont considérées comme illégales par la communauté internationale.

Netanyahou est coutumier du fait et ce n’est pas la première fois qu’il s’exhibe avec les éléments les plus fascisants du monde politique israélien. Déjà il gouverne avec les ultras-religieux. On peut rappeler également son rôle actif au moment des accords d’Oslo. Le déferlement de violence et de haine avait alors conduit à l’assassinat d’Yitzhak Rabin. Les démocraties occidentales si promptes à accorder leur soutien au gouvernement de Tel-Aviv dirigé par un tel homme, feraient bien de regarder plus loin que le bout de leurs intérêts dans la Région. Il y a un grave danger pour l’ensemble de la société israélienne.

JP Delahaye