UKRAINE.

« L’intelligence défend la paix, l’intelligence a horreur de la guerre »

Paul Vaillant-Couturier, fondateur et président de l’ARAC.

Villejuif, le 24 février 2022

« L’intelligence défend la paix, l’intelligence a horreur de la guerre »

Paul Vaillant-Couturier, fondateur et président de l’ARAC.

L’ARAC condamne l’intervention russe en Ukraine. Elle est contraire aux lois internationales, au respect de la charte des Nations Unies, au respect de la souveraineté des Nations.

Nous devons prendre le temps de la réflexion sur cette situation et surtout comprendre pourquoi les Etats-Unis ont tout fait, depuis 30 ans, pour la créer (ex-Yougoslavie, Afghanistan, Irak, Libye…). Il faut en chercher les causes et avoir le courage de les dénoncer.

De tous temps, l’économie américaine s’est appuyée sur une politique de guerre, d’agressions pour développer son industrie, accroitre son influence et sa mainmise politique dans le monde.

L’élargissement de l’OTAN est une arme au service des Etats-Unis pour isoler la Russie et maintenir les pays d’Europe sous tutelle américaine d’autant plus que l’OTAN aurait dû être dissoute avec la disparition du pacte de Varsovie.

L’enjeu aujourd’hui est, devant la situation, de créer par le débat, l’échange, la négociation, les conditions d’une sécurité dont l’Europe, l’Ukraine et la Russie ont tant besoin.

La France ne doit pas prendre part à ce conflit sous quelques formes que ce soient.

L’ONU doit jouer tout son rôle pour trouver une solution acceptable par toutes les parties, et les pays européens doivent en toute indépendance de l’OTAN et des Etats-Unis prendre les initiatives qui s’imposent en termes de sécurité collective. Toutes sanctions économiques disproportionnées auront des répercussions dramatiques pour l’ensemble des peuples d’Europe.

Il faut engager une politique de désarmement universel de tous les Etats avec la signature par la France du Traité « TIAN » de juillet 2017.

L’ARAC contribuera à cette volonté de paix en participant à toutes initiatives qui se dérouleront.

La paix est un combat quotidien difficile demandant détermination et lucidité. L’ARAC mène ce combat depuis sa création (1917).

Le Secrétariat National

DECLARATION DE L’ARAC POUR LE 11 NOVEMBRE 2021

Déclaration de l’ARAC

à l’occasion du 103ème anniversaire de l’Armistice

mettant fin à la guerre 1914-1918

Il y aura 103 ans le 11 novembre 2021 que la guerre de 1914-1918 cessait par la signature d’un armistice entre la France et l’Allemagne avec l’accord du Royaume Uni et des USA.

Cette 1ère guerre mondiale avait éclaté au moment où les puissances colonialistes avaient pratiquement terminé un partage du monde, la guerre cessait du fait de l’accord entre tous les belligérants.

Cette guerre avait coûté 10 millions de morts et 20 millions de blessés et de mutilés.

Tout au long de ces combats les soldats des deux camps montreront leurs désespoirs, leurs refus de cette guerre.

Les commandements français, devant cette colère, pour masquer leurs responsabilités ont convoqué des conseils de guerre qui provoquèrent 2500 condamnations de soldats à être fusillés pour l’exemple dont 639 furent fusillés et les autres déportés.

Aujourd’hui encore, l’ARAC exige la réhabilitation collective de tous ces fusillés pour l’exemple ce qui permettrait de les honorer sur les monuments aux morts de la guerre 1914-1918.

Henri Barbusse, journaliste-écrivain avait dénoncé ce « meurtre collectif » dans son livre « le Feu » prix Goncourt 1916.

En clamant « Plus jamais ça » les combattants, leurs familles, leurs amis et l’ensemble de la population exprimaient une volonté commune.

Des combattants survivants se rassemblèrent et fondèrent leurs associations pour s’opposer au renouvellement de la guerre et obtenir réparation. C’est ainsi que le 17 novembre 1917, avant même la fin du conflit, Henri Barbusse, Paul Vaillant-Couturier, Raymond Lefebvre et Georges Bruyère, tous les quatre combattants, fondèrent l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) contre la guerre pour l’instauration d’une paix durable, pour une vie sociale plus juste, pour la vie démocratique du pays. Ils engagèrent ainsi un combat qui se poursuit encore aujourd’hui.

Dans les années qui ont suivi l’après-guerre, l’ARAC a multiplié ses efforts dans le même sens avec Henri Barbusse et l’écrivain Romain Rolland, son ami, qui se sont battus de concert pour permettre une expression, massive, populaire de la volonté de la paix et de lutte contre la montée du fascisme en Europe.

Ainsi ils réalisèrent deux Rassemblements : un à Amsterdam en 1932 et un à la demande des syndicats ouvriers Salle Pleyel à Paris en 1933 au sein duquel ils sont intervenus contre la guerre impérialiste et le fascisme. Deux rassemblements qui s’unissent pour former le « mouvement Amsterdam-Pleyel » qui compte plus de 4000 comités locaux sur la planète et mena avec l’ARAC des combats intenses pour l’amélioration de la vie sociale, la démocratie, la paix et contre le fascisme.

Pour nous, commémorer le 11 novembre 1918, c’est d’abord agir pour la paix, agir pour faire cesser les conflits, ces combats se poursuivent, menons-les par des actions persévérantes et soutenues appelant sans cesse de nombreux jeunes, femmes et hommes à s’y joindre.

Le 11 novembre 1918 constituait la victoire de la paix et sa commémoration annuelle a gardé depuis cette signification contre la guerre et ses dramatiques conséquences.

L’ARAC qui est née de cette guerre, autrement dit de la volonté de paix des soldats survivants, tient a rappelé qu’elle a vivement protesté et refusé la loi du 28 février 2012 qui fixa au 11 novembre le jour de la commémoration de tous les morts pour la France quel que soit le conflit.

Vouloir confondre les périodes historiques, c’est gommer les spécificités, les raisons de ces engagements, c’est laisser penser que tout se vaut. C’est un obstacle au nécessaire travail de mémoire, c’est nier l’histoire et la construction de notre Nation.

En ce 11 novembre 2021,

A toutes et à tous, rejoignez le combat pour garantir la paix, l’avenir de la planète en dépend.

Jean Jaurès disait en janvier 1914 : « Aujourd’hui, l’affirmation de la Paix est le plus grand des combats », c’est toujours vrai aujourd’hui.

TOURS 1920 ET 11 NOVEMBRE 1918

Henri Barbusse L’écrivain, le visionnaire, le poilu : le soldat de la paix

TOURS 1920 ET 11 NOVEMBRE 1918

Il y a un lien profond entre le combat pour la paix, la fin de la guerre le 11 novembre 1918, et la création du Parti Communiste Français.

A l’instar de Jean Jaurès, créateur de l’Humanité, artisan de la paix et du refus de la guerre qu’il voyait venir, assassin le 31 juillet 1914, de nombreux militants syndicalistes, pacifistes, républicains se sont engagés dans le combat contre la guerre.

En France, en Angleterre, en Allemagne, en Russie en autres, les mouvements politiques, socialistes se sont opposés à la guerre, jusqu’à la trahison des dirigeants politiques de l’époque, notamment en France.

Cette guerre qui dura 4 ans, qui fit en France 1.350.000 soldats morts, 3 millions de blessés et d’invalides, des centaines de milliers de veuves et d’orphelins à profondément marquée les esprits.

Dès 1914, dans les tranchées en France, mais aussi en Allemagne, grande est la colère et l’aspiration à la paix.

Des mutineries ont lieu chez tous les belligérants, en France des procès se tiennent : 2.500 soldats attachés à la paix sont condamnés à mort et environ 650 seront fusillés pour l’exemple.

Henri Barbusse – un des membres fondateur de l’ARAC créée en novembre 1917 – déclara en juillet 1917 :

«J’adresse un appel ardent à tous ceux des anciens combattants de cette guerre qui croient à la République et qui la veulent. Je veux vous entretenir aujourd’hui d’un grand intérêt général qui dépasse celui de chacun de vous, mais qui repose sur vous tous : soldats de la guerre, continuez à être les soldats de la pensée, il le faut. Vous ne devez pas renoncer encore à vous battre. La démocratie a besoin de vous. Elle vous appelle à son secours, vous qui serez un jour le nombre et la force, et qui êtes l’énergie, l’audace et la lucidité. Les principes républicains sont, de tous côtés, ou trop attaqués, ou trop mal défendus. Il faut veiller sur la République. C’est à vous entre tous et avant tout qu’incombe ce devoir, survivants de la guerre des hommes contre les oppresseurs ! Nous appelons République la société constituée sur les bases de la réelle souveraineté du peuple, une société qui ne soit pas, ouvertement ou obscurément, conduite par une oligarchie de privilégiés et de parasites, mais illuminée dans tous ses coins par le clair intérêt général. Nous disons que non seulement le but que nous poursuivons à l’intérieur et à l’extérieur n’est pas une utopie. Quoi qu’il en soit, c’est par ces voies que la grande France de 1789 s’agrandira et durera…. »

Comme on le voit, l’esprit de Jaurès, c’est l’esprit de révolte qui gronde dans les tranchées et invite à se mobiliser pour de plus grandes transformations sociales et politiques.

En 1917, la Révolution Russe, elle qui revendique «le pain, la paix, la dignité », est victorieuse.

Dès janvier 1918, la révolte et des insurrections se déroulent dans les usines en Allemagne.

L’impérialisme européen décide d’arrêter la guerre le 11 novembre 1918, renvoyant et réarmant dès le lendemain 100.000 soldats allemands pour réprimer la révolte des ouvriers, assassinant dans le même temps Rosa Luxemburg, et Karl Liebknecht, décapitant ainsi la ligue spartakiste assassinant des centaines de militants communistes.

Les survivants de ce meurtre collectif que fut la guerre de 14-18 n’avaient, en France, que deux idées en tête :

  • 1) l’instauration de la paix
  • 2) Eloigner de la vie politique, les hommes qui avaient conduit notre pays à la guerre et à son état social qui suivi.

C’est profondément marqués par cette guerre que se réunirent les délégués au Congrès National du Parti Socialiste à Tours, en décembre 1920.

Remplis de haine pour la guerre, pleins d’espoir après la Révolution Russe de 1917, assoiffés de justice, de liberté, de fraternité, des valeurs républicaines, les délégués majoritairement d’anciens soldats se sont engagés.

Il faut noter que ces hommes, Paul Vaillant-Couturier, Georges Bruyère, Jean Duclos, Jacques Duclos, Jean Catelas, Romain Rolland et tant d’autres dirigeants et militants de l’ARAC ont fait le choix de créer le Parti Communiste Français.

Ce choix des délégués c’est l’expression de la volonté de ces militants de s’engager dans une voie nouvelle répondant aux aspirations de paix, de respect des peuples, de justice sociale.

Dès sa création le Parti Communiste Français, ses militants ont du affronter la montée du fascisme, le dur débat d’idées, la colère et la violence des forces impérialistes contre lui.

C’est pour tout cela qu’il y a un lien entre la fin de la guerre de 14-18, la création du Parti Communiste Français et son attachement aux valeurs républicaines et à la souveraineté nationale.

J’en veux pour preuve que l’une des premières grandes manifestations contre l’occupant, en France, fut celle des étudiants, à l’initiative des étudiants communistes, le 11 novembre 1940, dans Paris occupé.

L’histoire du mouvement ouvrier, de la défense de la conception républicaine de la France sont profondément liés à la place et au rôle du Parti Communiste Français. C’est bien de se le rappeler au moment du Centenaire du Congrès de Tours.

Patrick STAAT

Secrétaire Général de l’ARAC

11 novembre 2018 Le combat pour la paix toujours d’actualité

L’ARAC fondée le 2 novembre 1917 par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier et d’autres poilus, n’a jamais imaginé qu’un hommage puisse être rendu aux maréchaux de la première guerre mondiale.

La mise à l’écart des associations d’anciens combattants lors de la cérémonie officielle du centenaire pose en soi un problème.

L’ARAC affirme qu’il est légitime de rendre un hommage appuyé aux millions de morts de tous les pays durant cette guerre.

Mais honorer les maréchaux de France responsables de ces millions de morts, de centaines de fusillés pour l’exemple est immoral.

Proposer d’honorer Pétain quand on connait son rôle vis-à-vis des fusillés pour l’exemple, quand on sait que Clémenceau lui a retiré sa confiance et son haut commandement suscite beaucoup d’interrogations de notre part.

Proposer d’honorer Pétain sachant son comportement vis-à-vis de l’occupant de 1939 à 1944 lui a valu d’être condamné à mort, peine commuée en indignité nationale en août 1945 est intolérable.

Dans cette période où le Président de la République et son gouvernement si prompt à céder au nom de l’Europe à l’Allemagne, nos outils de défense et de dissuasions nationales, de partager avec le pays de madame Merkel notre siège au Conseil de sécurité de l’ONU, est inquiétant pour la souveraineté de la France et la place que veut donner le président Macron à l’Allemagne en Europe.

Est-ce pour cela que l’on minimise les cérémonies de l’armistice du 11 novembre 1918 en France, et que notre pays sera représenté par son président le 18 novembre en Allemagne pour « le jour du deuil national allemand ».

Au nom de la défense de la mémoire des Poilus, des Résistants de 39-45, la raison d’être de notre association, nous pousse à dénoncer cette intolérable position du Président de la République.

C’est pour cela que l’ARAC continuera inlassablement son action pour la paix et la reconnaissance de la Charte des Nations Unies. IL y va de l’avenir des générations futures.

Villejuif, le 8 novembre 2018